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Turquie. Les luttes dans le monde de l’éducation selon Erdogan.

https://substack.com/profile/161041552-turkey-lost-in-translation/note/c-108743403

Turquie : Perdu dans la traduction

Un post du site Turkey: Lost in translation. Vous pouvez suivre et voir la video en cliquant sur le lien en en-tête. Vous pouvez aussi suivre différents posts sur les multiples mouvements de protestations…. ML

Des universités aux lycées : l’esprit de protestation continue de se propager

Ce qui a commencé comme une vague de manifestations pacifiques après l’emprisonnement illégal du maire d’Istanbul et leader de l’opposition Ekrem İmamoğlu s’est maintenant propagé bien au-delà des campus universitaires, atteignant les lycées publics les plus prestigieux de Turquie.

Cette semaine, le feu a pris de l’ampleur avec une nouvelle vague d’indignation soulevée par la politique controversée du ministère de l’Éducation relative aux « écoles spéciales ». Lancée en 2015, cette initiative ne concernait à l’origine que 155 lycées publics parmi les plus performants, auxquels seuls les élèves ayant obtenu les meilleures notes au niveau national pouvaient accéder. Aujourd’hui, ce nombre est passé à plus de 2 300.

Ce projet donne au ministère un contrôle direct sur la nomination du personnel de ces établissements, contournant les procédures habituelles et ouvrant la voie à des affectations opaques et motivées par des considérations politiques. Au fil des ans, les élèves ont exprimé leur vive opposition. Au début de la politique, des dizaines de déclarations d’élèves ont été publiées et les cérémonies de remise des diplômes se sont transformées en manifestations, les élèves tournant le dos aux nouveaux administrateurs. Des enseignants chevronnés, très appréciés de leurs élèves, ont été soudainement mutés après plus de huit ans de service, beaucoup ont été congédiés en larmes lors de cérémonies d’adieu.

Une figure particulièrement controversée était celle d’un directeur adjoint affecté au prestigieux lycée Kabataş en 2016. Une vidéo a refait surface, le montrant lors d’un événement en 2014, déclarant : « Il est temps que toutes nos écoles deviennent comme les écoles religieuses imam-hatip ». Cette déclaration a mis le feu aux poudres, alimentant les craintes quant à la vision à long terme du gouvernement pour l’enseignement public.

Au cœur des préoccupations se trouve la question du recrutement politique. Les nominations semblent récompenser ceux qui ont des liens avec les syndicats pro-gouvernementaux, tandis que les enseignants ayant des opinions critiques ou un passé de protestataires sont menacés de licenciement. Et ce mois-ci, ces craintes ont été ravivées : le 8 avril, les résultats des nominations pour l’année scolaire 2025 ont été publiés. De nombreux enseignants, en particulier à Istanbul, ont vu leur demande de rester dans leur école rejetée, ce qui revient à une mutation forcée.

Aujourd’hui, des élèves de différentes écoles d’Istanbul se sont rassemblés devant la Direction provinciale de l’éducation nationale.

Source : birgun.net/makale/lisel…