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Rapport préparé par la Palestinian Prisoner’s Society (PPS), la Commission des affaires des détenus et Addameer Prisoner Support and Human Rights Association.

Le sort des enfants palestiniens dans la guerre.

Ramallah, Palestine – Au moins 350 enfants palestiniens sont actuellement détenus par l’occupation israélienne dans diverses prisons centrales et camps militaires à travers le pays, dont plus de 100 sont incarcérés sans procès ni inculpation dans le cadre du système judiciaire militaire illégal d’Israël. 

À l’occasion de la Journée de l’enfant palestinien, célébrée chaque année le 5 avril, les groupes de défense juridique et de plaidoyer des prisonnier·es politiques palestinien·nes publient ce rapport qui met en lumière des faits et des chiffres clés concernant les enfants détenus dans des conditions difficiles derrière les barreaux israéliens au cours de la période la plus violente qu’ait connue la lutte du peuple palestinien contre l’occupation.

Comme les autres milliers de prisonnier·es politiques détenu·es par l’occupant, les enfants palestiniens sont confrontés à un large éventail d’abus et de violations des droits, notamment la torture, la famine, la privation de soins médicaux et les mauvais traitements systématiques. Ces politiques ont conduit à l’assassinat du premier enfant détenu depuis le début du génocide à Gaza en octobre 2023. Le mineur, Walid Ahmad, 17 ans, originaire de la ville de Silwad, près de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie occupée, a été martyrisé dans la prison israélienne de Megiddo le 22 mars 2025. 

Parallèlement à l’augmentation significative des arrestations massives opérées par Israël depuis le génocide, les enfants n’ont pas été épargnés. Pas moins de 1200 cas d’arrestations d’enfants en Cisjordanie occupée et à Jérusalem ont été enregistrés depuis octobre 2023. Pour ce qui est de Gaza, les autorités israéliennes ont empêché les avocat·es palestinien·nes et les groupes de prisonnier·es d’accéder aux informations sur le nombre de cas d’arrestation d’enfants ainsi que sur le nombre de ceux qui restent en détention, dont beaucoup sont victimes du crime grave qu’est la disparition forcée. 

Au cours des derniers mois, des équipes juridiques de groupes de prisonnier·es ont pu rendre visite à de nombreux enfants détenus dans les prisons israéliennes d’Ofer, de Megiddo et de Damon, malgré les lourdes restrictions imposées aux visites d’avocat·es. Au cours de ces visites, des dizaines de témoignages ont été recueillis auprès des enfants, reflétant le niveau de brutalité auquel ils sont soumis. 

Ils ont subi des abus d’une ampleur et d’un niveau sans précédent derrière les barreaux. Les agressions physiques graves commises par les gardes de l’occupation israélienne constituent l’un des principaux abus commis à l’intérieur des prisons, notamment par le biais de raids soudains et violents dans leurs cellules par des unités pénitentiaires spécialisées, qui ont fait denombreuses et nombreux blessés. Les statistiques et les témoignages documentés indiquent que la majorité des enfants arrêtés sont soumis à une ou plusieurs formes de torture physique et psychologique, par le biais d’une série de méthodes systématiques qui violent les lois de protection consacrées, les normes internationales et les accords sur les droits de l’enfant. 

En outre, il y a eu des cas d’exécution d’enfants palestiniens lors de leur arrestation, ainsi que des cas documentés où des soldats de l’occupation ont utilisé des enfants comme otages pour faire pression sur des membres de leur famille afin qu’ils se rendent. Il arrive également que les services de renseignement de l’occupation convoquent les familles des enfants, les obligeant à amener leurs enfants pour des interrogatoires militaires. Des dizaines d’enfants sont également soumis à des interrogatoires de masse sur le terrain. 

La maltraitance des enfants palestiniens commence dès leur arrestation aux heures tardives de la nuit, lorsque des dizaines de soldats lourdement armés font une descente violente dans les maisons palestiniennes et causent intentionnellement des actes de vandalisme et de destruction avant l’arrestation, terrorisant l’enfant et toute sa famille. 

Beaucoup de ces enfants sont blessés ou malades, et lors de leur arrestation, les soldats de l’occupation utilisent des méthodes humiliantes et dégradantes qui portent atteinte à leur dignité. La majorité d’entre eux sont détenus dans des centres de détention appartenant à l’armée d’occupation dans des conditions tragiques : menaces, insultes, coups sévères, privation de nourriture et d’accès aux toilettes pendant de longues heures. Ces mesures sont prises dans le but de faire pression sur eux pour qu’ils passent aux aveux. Les enfants sont également contraints de signer des documents rédigés en hébreu qu’ils ne peuvent ni lire ni comprendre. En outre, des dizaines d’enfants malades et blessés se sont vus refuser tout traitement médical par les autorités pénitentiaires, y compris ceux qui souffraient de maladies chroniques et graves et de blessures plus ou moins graves.

Privation de nourriture pour des enfants détenus
Le crime de privation de nourriture perpétré contre les prisonnier·Ês, y compris les enfants, a occupé une place centrale dans les témoignages recueillis après la guerre de Gaza. La faim menace les sections d’enfants prisonniers d’une manière sans précédent, au point que nombre d’entre eux sont contraints de jeûner pendant des jours. Ce que l’administration pénitentiaire appelle des repas sont en fait de simples restes de nourriture. Alors que les prisonnier·es ont, pendant des décennies, établi certaines normes au sein des sections avec l’aide de surveillant·es adultes, ce système a effectivement cessé d’exister. L’administration pénitentiaire contrôle désormais exclusivement les enfants, sans aucun contrôle sur ce qui leur arrive. Les soins que les prisonnier·es avaient tenté de mettre en place par le biais de sacrifices ont été démantelés par l’administration pénitentiaire, tout comme l’ensemble des conditions de vie dans les prisons avant le génocide.

Walid Ahmed, un enfant de 17 ans, a été arrêté au domicile familial à Silwad le 30 septembre 2024. Pendant les mois qu’il a passés dans la prison de Megiddo, il a été confronté à des crimes systématiques, dont le plus notable était le crime de famine, qui a conduit à son martyre le 22 mars 2025. Walid souffrait de la gale (maladie de la peau) depuis plusieurs mois et a été soumis à un refus de soins médicaux ainsi qu’à une famine intentionnelle, étant complètement privé de traitement jusqu’à sa mort. Selon le rapport médical post-mortem de son autopsie, la cause première de sa mort était la famine.

Des dizaines d’enfants ont contracté la gale dans la prison de Megiddo et ont été privés de traitement
Au cours des derniers mois, des enfants détenus ont souffert de maladies de peau, notamment de la gale, qui est devenue un désastre sanitaire dans plusieurs prisons centrales. L’occupation a effectivement utilisé cette maladie comme un outil de torture pour les prisonnier·es, y compris les enfants détenus, en les privant de traitement et des outils nécessaires pour éradiquer la maladie. L’administration pénitentiaire a délibérément omis de prendre des mesures pour limiter la propagation de ces maladies, qui peuvent être mortelles si elles ne sont pas traitées. 

Selon de nombreux rapports de l’équipe juridique, de nombreuses et nombreux prisonniers, y compris des enfants, qui sont allés en visite avaient le corps couvert de plaies et se sont plaints de ne pas pouvoir dormir en raison des démangeaisons intenses qu’ils endurent continuellement. Malgré les efforts déployés par les organisations de prisonniers pour faire pression sur l’administration pénitentiaire afin qu’elle fournisse les outils nécessaires pour empêcher la propagation de la maladie, notamment en garantissant un niveau d’hygiène acceptable, la maladie continue de se propager largement parmi les prisonniers, ce qui a conduit au martyre de certains d’entre eux au cours des derniers mois en raison des complications physiques qui ont découlé de cette maladie.

Plus de 100 enfants détenus sans procès ni inculpation
Le système judiciaire militaire israélien permet la détention d’enfants palestiniens sans procès ni inculpation dans le cadre d’un « dossier secret » auquel ni le détenu ni son avocat n’ont accès dans le cadre de ce que l’on appelle la « détention administrative ». Depuis le génocide, la pratique de l’occupation consistant à utiliser ce prétexte pour détenir et incarcérer des Palestinien·nes, y compris des enfants, a atteint des niveaux sans précédent. Le nombre de Palestinien·nes placé·es en détention administrative a atteint 3 498 au début du mois d’avril 2025. Parmi eux, plus de 100 enfants, dont certains ont moins de 15 ans, sont détenus administrativement. Ces chiffres n’ont jamais été enregistrés dans l’histoire, même au plus fort des affrontements lors des soulèvements les plus importants contre l’occupation. 

Les tribunaux militaires de l’occupation : Une partie de la brutalité contre les enfants
L’occupation poursuit sans relâche ses crimes contre les enfants palestiniens, en les soumettant à des procès militaires injustes qui ne respectent pas les garanties fondamentales d’une procédure régulière, comme c’est le cas pour tous les prisonnier·es politiques palestinien·nes détenu·es par Israël. Ces simulacres de procès servent à renforcer l’oppression et les droits des enfants palestiniens sont systématiquement violés. Les tribunaux militaires israéliens en Cisjordanie et les tribunaux d’occupation à Jérusalem sont devenus des instruments centraux de cet abus généralisé. 

Une pratique particulièrement alarmante et inhumaine est l’assignation à résidence, qui est devenue une tactique courante à l’encontre des enfants palestiniens, en particulier dans la partie occupée de Jérusalem. Cette politique transforme effectivement leurs maisons en prisons, confinant les enfants dans leurs résidences dans des conditions difficiles. Les autorités d’occupation imposent l’assignation à résidence d’une manière qui isole ces enfants de leur communauté, de leur éducation et de leurs réseaux de soutien essentiels, ce qui ne fait qu’exacerber leurs souffrances et les prive des droits les plus élémentaires accordés aux enfants en vertu du droit international.

Appel à l’action internationale
Les institutions de prisonniers palestiniens continuent d’exhorter le système international des droits des êtres humains à prendre des mesures décisives pour tenir les dirigeants de l’occupation responsables des crimes de guerre qu’ils continuent de commettre à l’encontre de notre peuple. Elles exigent l’imposition de sanctions globales à l’occupation afin de l’isoler sur la scène mondiale, rétablissant ainsi le système international des droits de l’homme dans son rôle légitime de défenseur de la justice et de la dignité humaine. Cela est essentiel pour briser l’inaction paralysante qui a permis au génocide et à l’agression en cours de se poursuivre sans contrôle. Les institutions appellent également à la fin immédiate de l’immunité exceptionnelle accordée à l’État occupant, qui s’est toujours soustrait à l’obligation de rendre des comptes, de juger et de punir pour ses violations systématiques du droit international. Il est temps de demander des comptes à l’occupation et de veiller à ce que son impunité prenne fin.

https://addameer.org/news/5536
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)