L’année s’était terminée en crise politique ouverte. 2025 débute dans la même situation, s’ajoute l’annonce d’une nouvelle vague de licenciements. Macron commence seulement à payer la note de la dissolution. Ses partisans s’éloignent…
La Ve République claudique. Tous se précipitent à son chevet. Après Lionel Jospin, François Hollande répète que Macron doit rester en place jusqu’à la fin de son mandat. Tous les partis bourgeois figurent dans le gouvernement Bayrou. Le vieux cheval démocrate-chrétien tente de passer un accord avec le Parti Socialiste qui le mettrait à l’abri d’une motion de censure… On ne peut exclure un compromis -pourri – sur les retraites qui alors, peu ou prou, serait une nouvelle défaite pour Macron. L’édifice est fragile, du jamais vu dans l’histoire agitée de la Ve République. Mais, en attendant, l’édifice tient.
Si les salariés, le peuple ne bougent pas pour modifier la donne, ce bric-à-brac politique ira cahin-caha jusqu’en 2027… Reste que l’ampleur du rejet de Macron dans pratiquement toutes les classes de la société est unique depuis 1958.
Après les violents affrontements sociaux en Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Nouvelle-Calédonie, Mayotte ravagée par le cyclone tente de survivre. Macron, Bayrou s’y sont succédés incapables de répondre à la détresse des habitants… préconisant d’expulser les étrangers de cette terre de misère ! Mayotte c’est loin. L’hexagone n’a tout simplement plus les moyens financiers, maritimes, aériens de porter aide et remède à l’île martyre. Après avoir été expulsé de l’Afrique de l’Ouest, Paris est impuissant à secourir réellement les populations frappées. Et le ministre d’outre-mer, le renégat Valls n’y pourra rien. La France se réduit à l’hexagone, incapable d’assumer l’héritage néocolonial.
Pour la première fois depuis 45 ans (!), le pays n’a toujours pas de budget. Pour le Capital, Macron aura échoué sur toute la ligne.
Ses vœux lamentables dans la forme comme dans le fond ont révélé une réalité : le Président a peur d’être chassé. S’ajoute un gouvernement sur lequel il a peu de prise. Quant à « l’opposition » parlementaire, elle bégaye. LFI réclame la démission de Macron qui aboutirait quasi-automatiquement… à l’élection de Marine Le Pen dénonce le PS, les Verts, le PC qui cherchent la sortie de secours… Quant à « Après » ça n’avance pas. Hélas. Inquiet, résigné, le Figaro du 7 janvier titre : « La France recule face au « désordre du monde » Et plus loin « l’influence de la France à l’étranger pâtit à la fois des changements stratégiques et de la crise économique et politique dans l’hexagone ».
Au vrai, il n’y a pas de solution institutionnelle satisfaisante pour la bourgeoisie comme pour les salariés. La crise de régime n’est pas loin mais pour l’heure, répétons-le, la Ve République tient, d’autant qu’en 2025, il n’y a pas d’élection nationale. Les salariés font face à une situation exceptionnelle. Les agences de notation, la commission européenne exigent que Bayrou réduise les déficits, fasse payer la crise aux salariés…
Bien malin qui pourra imaginer le proche avenir. En France, mais pas seulement, les structures politiques de la société s’affaissent, entrainées par les partis du néo- libéralisme à bout de souffle.
L’élection de Trump va radicaliser la concurrence, multiplier les tensions, les conflits. Elon Musk agresse l’Allemagne, l’Angleterre, l’Europe! Il appelle à voter pour les néofascistes à Berlin, à Londres…
De surcroit, les guerres en Ukraine, au Moyen-Orient pèsent dans toute l’Europe. S’impose pour nous la nécessité de réfléchir à la situation d’ensemble : l’Italie de Meloni, l’Allemagne et le prochain score de l’AFD, la Hongrie d’Erdogan, l’Autriche, la Roumanie etc.
C’est une vague réactionnaire contre les peuples.
Des gouvernements ultra-autoritaires, nationalistes, xénophobes se multiplient. Extrême droite, nationaliste, post-fascisme ou… réplique populaire ? Tout est possible. À l’évidence, nous sommes en train de basculer dans une nouvelle période.
Il faut y réfléchir.
Nos discussions du lundi par vidéo commencent à aborder ces problèmes. Nous avons décidé de poursuivre ce débat par écrit sur le site.
Bonne année…
JK