Jean est mort le 12 décembre à l’hôpital Bichat de cancers foudroyants. Il a été incinéré dans un cadre familial. Ses cendres sont retournées dans son pays natal, le Béarn.
Tous ses amis gardent de lui le souvenir d’un camarade d’une extrême gentillesse, d’une grande ouverture d’esprit et d’une curiosité constante. Un militant rare.
Difficile de résumer en quelques lignes plus de soixante ans de vie militante en France, bien sûr, mais aussi en Espagne, en Argentine, au Brésil.
De l’Ecole normale de Versailles en 1961, des débuts du CLER (Comité de liaison des étudiants révolutionnaires), de l’OCI de la génération de la «révolution espérée» aux luttes actuelles comme la défense de l’Ukraine (RESU, réseau européen de solidarité avec l’Ukraine). Jean a eu de multiples vies militantes, nous nous sommes retrouvés autour de la revue Carré Rouge, dans les clubs Socialisme maintenant, Club politique Bastille et finalement au Réseau Bastille.
D’autres organisations ont aussi profité de l’expérience et de la pertinence de Jean.
Ensemble, nous organiserons une soirée en son honneur fin janvier où chacun pourra évoquer ses souvenirs de Jean, le militant politique mais aussi le spécialiste de Benjamin Perret, le traducteur rigoureux, le défenseur de la culture à l’Alliance Française de Santa Fé, l’amoureux du Tango et du Flamenco. L’ami.
ML
Quelques témoignages.
Quand nous sommes-nous connus ? Je crois que Jean Puyade « Johnny » était déjà militant du groupe « Lambert » au moment de la grève des mineurs de 1963. Je suis arrivé juste après. Et déjà il militait de pair avec Georges Sarda, tous deux étudiants en espagnols, avaient participé à la création du CLER. Et déjà l’Amérique latine le passionnait jusqu’à devenir sa géographie politique. Jean était un internationaliste mêlant ses activités professionnelles à l’Alliance française au militantisme avec les trotskystes du continent. C’est au Brésil, en Argentine, qu’il a fait ses armes. Nous avons rarement travaillé ensemble, il avait co-dirigé une mini-série sur le trotskysme. Mais au vrai, nous n’avons jamais milité ensemble. De temps à autre, nous déjeunions, il avait rompu avec le lambertisme – ou le contraire – participé à l’aventure de Carré Rouge puis au Club politique Bastille tout en militant au NPA. Évidemment avec Georges toujours. Jean était affable, bienveillant, n’élevant quasiment jamais la voix.
Hospitalisé, il m’envoie le 1er décembre un long message consacré au discours d’un vieux camarade du POR, Alfons, membre du RESU espagnol…. Le lendemain un petit mot. Il a échangé avec le médecin : partir sans souffrir.
Après Emile Fabrol, Yves Bonin, François Chesnais, Jean nous a quittés. Une génération est sur le départ, même si rien ne presse…
À bientôt Jean.
JK
Je tiens à vous faire part de ma profonde tristesse à l’occasion du décès de notre camarade Jean Puyade.
Je le connaissais assurément moins bien que la plupart d’entre vous, mais j’ai tout de même eu l’occasion de le côtoyer en de nombreuses occasions ces quinze dernières années et ai pu toujours apprécié sa grande culture et la longue expérience politique qui nourrissaient ses interventions toujours riches et pertinentes. J’ajoute, car c’est un point qui me tient personnellement à coeur, que j’appréciais beaucoup son ouverture d’esprit et son impeccable respect de la démocratie ouvrière et des camarades qui lui faisaient part de leurs divergences avec ses points de vue. Il nous manquera certainement beaucoup à tous.
FLB
Nous publierons ici les témoignages des camarades et amis.
C’est avec une infinie tristesse que l’équipe des éditions Syllepse a appris le décès de leur ami et collaborateur Jean Puyade. Il coordonnait pour les éditions Syllepse la traduction de La rébellion d’octobre en Équateur, de Leonidas Iza, Andrés Tapia et Andrés Madrid.
RENDEZ-VOUS A LA SOIREE EN L’HONNEUR DE JEAN